Street’s story

Today’s sky is grey, dull and cold. The last days were unusually warm, and little buds sprouted on the highest part of the plane. Across the street, beyond the gardens, the cypress from the cemetery are ghosts, barely visible. It’s not spooky at all, and far from quiet. Lots of cars and buses and even truck are passing by, bringing constant movement. Yet, it’s still. Nothing sudden. Gradual changes, happening behind our back. A tilted road sign is the only sign of agitation, the only witness of a forgotten instant in time, an echo of violence, a tragedy.
To you it’s just a banal street.
To me, it’s where I lost my keys.

/* Pencil doodle on A6 sketchbook – Porte-mine sur carnet A6 */

Le ciel est gris, morne et triste. Pourtant les derniers jours furent plutôt agréables, au point que le haut du platane en est maintenant parsemé de petits bourgeons. De l’autre coté de la rue, au delà des jardins, les cyprès du cimetière sont presque invisibles, fantomatiques. C’est loin d’être lugubre, plutôt le contraire. C’est même bruyant. Le constant passage des voitures, des bus et des camions apporte de l’animation. Mais rien de soudain, tous les changements sont graduels, et ne surviennent que lorsqu’on a le dos tourné. Seul un sens interdit tordu pourrait nous mettre sur la piste d’un instant perdu, d’un écho d’une violence passée, d’un drame.
Pour toi, ce n’est qu’une rue banale
Pour moi, c’est ici que j’ai perdu mes clefs.


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